Virée dans le désert d’Agafay & lac Takerkoust

Jour 2: l’épopée en quad

Lieu: à 30min en voiture au sud de Marrakech

Protagonistes: 2 séniors (+ ou – 70 ans), 4 adultes (30-45 ans), 2 ados (12-13 ans), 2 enfants (10-8ans)

Météo du jour: 35-40°C, ça dépend si tu es en plein soleil ou pas.

Idée lumineuse: quand on a préparé ce voyage avec mon frère, on souhaitait sortir un peu de Marrakech et aller voir les villages berbères, autrement dit, voir autre chose que la grosse ville qui bouillonne.

On a donc décidé de réserver une journée de quad avec 1h de ballade en dromadaires parce que les Nains voulaient absolument en faire. Alors oui, on a cramé le bilan carbone du Pérou en une journée à nous dix et on a fait nos gros touristes d’occidentaux… Mea culpa, on en est conscient et promis, on ne le refera pas.

On a réservé cette excursion avec l’organisme Quad Lac et désert, qui vient te chercher le matin à ton riad et t’emmène directement sur son site près du barrage Lalla Takerkoust. Tu arrives, tu t’équipes d’une combinaison seyante, d’une charlotte, d’un casque et de lunettes de ski. Après quoi, on te demande si tu as déjà conduit un quad, ce à quoi vous répondez unanimement « jamais ». Le patron esquisse un sourire et te dit: « Là c’est pour accélérer. Là c’est pour freiner ». Jusqu’ici tout va bien. Puis il annonce: « Les filles devant ». Ok, on n’est pas des chochottes dans la famille.

Tu enfourches la bête, tu as chaud dans ta combar sous les 35 degrés. Le boss allume ton quad -et ouais, tu ne sais pas l’allumer…-, ton fifils s’assoit derrière toi et, alors que tu n’as pas encore démarré, il s’accroche à toi et te serre si fort l’estomac qu’il semble opérer la manœuvre de Heimlich. Tu sais, celle qui te fait expulser un corps étranger quand tu t’étouffes. Bref. On démarre. Guide devant, moi derrière et la familia qui suit à la queue leu leu, les séniors (tu es super courtoise et respectueuse envers tes parents) fermant la marche. Tu as un peu de mal à manœuvrer le monstre mais pour l’instant c’est plutôt pépère et ça suit derrière.

C’était pépère. On rentre dans un chemin…chaotique. On attaque vraiment la partie quad. Première côte dans la caillasse passée,tu as l’estomac au niveau de la trachée, Numéro Bis serre ta taille comme si sa vie en dépendait. Et sa vie en dépend visiblement: tu n’es pas vraiment sereine mais tu ne montres rien « T’inquiète, je gère ». Pendant ce temps là, Papi est resté bloqué dans la pente et prend des photos du paysage. Cette sortie va durer des jours entiers, c’est vu d’avance.

Les guides sont sympas (et patients), on se débrouille pas trop mal pour des bleus et tout le monde admire les rives du lac Takerkoust.

On roule trois bonnes heures, on traverse des petits village où les habitants sont dehors, font leur vie: un gamin qui porte une bombonne de gaz, des enfants qui jouent au foot, des femmes qui prennent l’ombre, des gens qui n’ont pas grand chose hormis quatre murs et un toit. Ça t’émeut et tu as honte aussi de te trimbaler en quad vrombissant parmi ces gens souriants et qui te saluent.


Les paysages sont tellement saisissants que tu en oublies la pression des bras de Numéro Bis et la chaleur qui émanent du quad et qui te crame les chevilles.

Un éternité plus tard et après quelques difficultés notoires dont celle qui consiste à rouler dans un lit de rivière asséchée avec des caillasses plus grosses que le rocher de Gibraltar, tu arrives chez l’habitant pour un repas à l’ombre des citronniers et figuiers. Tu pues, tu es poussiéreuse, tes avant-bras sont légèrement crispés et tu as l’impression d’être passée à la machine à laver programme essorage intense mais tu affiches un sourire béat. L’accueil est plus que chaleureux et l’endroit paisible et le repas….délicieux.

Une petite heure de pause et c’est reparti, quads vrombissants, vers le désert d’Agafay pour la ballade d’un heure sur une autre bestiole, le dromadaire. Ça ne t’enchante pas vraiment, cette ballade mais bon, il faut bien contenter tout le monde. Arrivés au site:

Il fait une chaleur à crever, y’a rien. Définition du désert. CQFD.

Les gars des dromadaires sont ravis: premiers clients de la saison. Ils sortent l’armada: shooting photos, mise en place de chechs sur les têtes des touristes (à accepter absolument, ça cogne sévère) et c’est parti!

Note pour plus tard: prendre de la Coculine pour le mal des transports… ça tangue!

Les plus petits sont ravis, certains entament même une longue conversation avec la bête. Tout va bien!

Le retour au bercail en quad se fait à tout berzingue, on est des as du quad désormais… On perd quand même Papi et Mamie dans le désert qui tournent en rond. Ils n’ont qu’à suivre la cadence aussi!

Petit coup de souffleur pour dépoussiérer tout le monde à la remise du quad, sourires aux lèvres de la familia au grand complet, le retour à Marrakech se fait dans le silence, des paysages pleins yeux et des émotions plein les cœurs.

Une certitude: personne n’a entendu le muezzin cette nuit-là à 4h.

Marrakech : médina, palais Badiî et tombeaux saadiens

C’est parti pour une aventure familiale d’une semaine autour de Marrakech !

On a quitté le sol picard sous une pluie battante. Une trentaine de degrés plus tard, on s’est retrouvé dans l’ébullition de la médina marocaine: ruelles assourdissantes, marchands ambulants, Marrakshis pressés, mobylettes pétaradantes, ânes chargés, vélos tintant, enfants courant…un véritable tourbillon qui nous happe.


Jour 1: le circuit classique dans la médina.

On part le matin à la fraîche et on flâne dans les souks dont les échoppes sont encore quasi fermées. On passe par la place Jema-el-fna, le centre névralgique de la médina, pour aller voir la Koutoubia. On veut visiter les Tombeaux saadiens dans le quartier Kasba, mais la file d’attente est énorme et un guide nous conseille de revenir l’après-midi. On se fait rabattre par un gars qui nous dit que la visite ne vaut pas le coup et qu’il vaut mieux aller à la coopérative des femmes de l’Atlas, « c’est gratuit ». Bien entendu, on se fait avoir comme des bleus: on rentre dans la coopérative et c’est gratuit… « jusqu’à la caisse », comme ils disent. On s’en sort indemnes, ce qui veut dire ici: sans mettre la main au porte-monnaie.


On décide donc de découvrir le palais Badiî, à deux pas des tombeaux saadiens. En théorie. Parce que tu crois que tu vas aller d’un point A à un point B facilement et comme indiqué sur ton Google map. Ça c’est la théorie. En réalité, tu vas te perdre dans les ruelles, faire demi-tour, te perdre à nouveau. T’apercevoir que la voie est sans issue. Retourner à l’embranchement que tu as repéré. Repartir depuis le début. Te rendre compte que la ruelle est fermée pour cause de travaux. Demander ton chemin à un guide qui traîne par là. Perdre ton père qui s’arrête prendre des photos toutes les minutes. Rebrousser chemin pour le retrouver. Ne pas le trouver. L’appeler. Le voir. Repartir dans la bonne direction. Manquer de te faire percuter par un âne qui traîne une remorque. Crier « attention! » aux Nains. Éviter une mobylette, deux, trois, un vélo à un coin de rue. Arriver au point B.

Il fait une bonne trentaine de degrés, on passe enfin aux caisses du palais Badiî, dont il ne reste que les murailles de terre cuite, jardins d’orangers et bassins (quasi vides… réchauffement climatique oblige). Les Nains jouent dans les ruines, on termine la visite par la tour qui nous offre une jolie vue sur la ville. C’est pas mal, mais sans plus.

On retourne aux Tombeaux saadiens, sans se perdre cette fois. Personne aux caisses, une aubaine! Émerveillement total et collectif pour les pièces de cette nécropole.


On repart vers notre riad, on s’arrête place Jema el fna pour faire une pause jus d’orange « pas cher. Tu en prends un c’est pas cher, tu en prends deux c’est pas cher, c’est que le double ». Doudou veut payer en « digram », on ne change pas une équipe qui gagne…