1mois 10 phrases # octobre 2023

Doudou et Numéro Bis sont au top de leur forme verbale et linguistique. On reste dans les néologismes, les à-peu-près, les on-y-est-presque, les sarcasmes et les jenevoispasoùestleproblème.

1. Numéro Bis à un de ses profs: « Monsieur, vous avez fait une couleur? »

2. Doudou: “On va rajouter un geste de citron, ce sera meilleur “

3. Père enthousiaste:« Qui a dit: Rien ne se perd, tout se transforme ?

Doudou, alias Jean-Michel Apeuprès: -Lagroisier! »

4. Doudou à son frère torse-nu : “Tu t’es dépudiqué?”

5. Doudou: « ça va chauffer dans l’escarcelle !

-Tu sais ce que c’est une escarcelle au moins?

-Ben oui! C’est là où tu mets le déo, sous le bras! »

6. « Y’en a marre d’étudier Molière. C’est toujours les mêmes personnages : Farfacelle et Sgondrelle »

7. « En fait, j’ai enfin compris comment maman fonctionne. Elle est énervée 3 semaines sur 4, puis après, elle a ses règles. »

8. “Non mais toi, tu réagis au tiers de tour!”

9. “On va mettre les points sur les T”

10. “Ma prof, Mme Machin, elle s’habille de manière aléatoire. A mon avis, elle s’habille dans le noir le matin.”

Du plat des Estanyols au lac des Bouillouses

Randonnée facile de 19km / 500m de dénivelé / Boucle / alt: 1744 m-2024 m

C’est une rando bien connu des locaux, très agréable à faire en famille aux beaux jours. On a suivi le balisage depuis le parking des Estanyols près du lac du Ticou jusqu’au lac des Bouillouses: le sentier dans la forêt monte sur 3km jusqu’au parking du Col del Pam. Ça sent bon la terre humide et les résineux.

4km plus haut, on arrive au beau lac de la Pradella puis direction le lac des Bouillouses, site incontournable de la région.

Le lac de la Pradella … coup de ♥ garanti…

On poursuit notre chemin vers le lac des Bouillouses: on évite la piste en empruntant un petit sentier qui nous mène à un troupeau de chevaux en liberté. Que demander de mieux…

Photos JMV

Arrivés aux Bouillouses, on se met à l’abri du vent pour pique-niquer et profiter de la vue sur le Pic Péric et le petit Péric.

Sur le chemin du retour, on croise de nombreux coureurs qui participent à la Transpyrénéenne, la traversée des Pyrénées (GR10), soit environ 900km en totale autonomie et en courant, bien entendu!

De notre côté, on se contentera d’un retour à bon train au point de départ… 19km, c’est déjà pas mal!

1 mois- 10 phrases #septembre 2023

Un mois essentiellement émaillé de phrases de Doudou, entre confusions, approximations et mots-valises.

1.Une chanson passe. Doudou s’exclame: “Eh! C’est pas Neil Amstrong à la trompette? »

2. Doudou: « -Tu regardes quoi?

Le père: – La coupe du monde de vélo à Glasgow.

-C’est en France, non?

-Ben non…

-Mais si! Les grottes de Glasgow ! »

3. Doudou entame une chanson de Jean-Jacques Goldman: “J’ai trop saigné… sur les guiboles…”

4. Doudou prend RDV chez le coiffeur:

“Allô bonjour, c’est pour une réservation.

-C’est pour quoi?

-Ben…pour une coiffure!”

5. “En 1993, ça existait la télé?”

6. Nous sommes invités à manger. Notre hôte apporte un petit plateau pour l’apéro: “Super! Des vinyles!” S’exclame Doudou. “Des verrines, chéri, des verrines…” 😬

7. “C’est du musquet ce raisin, non?” Du muscat chéri, du muscat…

8. “Il fait fristounet ce matin!”, un mix de frisquet et tristounet…

9. “Quand une femme est enceinte de jumeaux, elle est enceinte pendant 18 mois?”

10. La mère: “-Tu as fait ta trousse pour la rentrée?

Doudou: -Oui.

-Qu’est-ce que tu y as mis?

-un stylo quatre couleurs.”

Le buffet.

Ton adorable ado décide qu’à l’occasion de son quatorzième anniversaire, et selon une tradition familiale indéboulonnable, nous irons dîner dans le restaurant de son choix. Cette année, il porte sur un buffet à volonté asiatique, mais qui, au final, propose tout ce qui est comestible.

Vous vous garez devant le Buffet en question, et la seule vue d’un parking bondé ne laisse rien présager de bon.

Lorsque les portes coulissantes s’ouvrent, tu passes dans l’Enfer de Dante. « Welcome to Hell » clignote dans ta tête en lettrage rouge, police taille 666. Un hangar équivalent à la surface de la zone libre-service d’Ikea, néons bleutés, grand écran avec émission nippone et cerise sur le gâteau -ou devrais-je dire, message caché du biscuit chinois, la moitié de la population locale a eu la même idée que ton fifils adoré. Décibels garantis.

Soit. Reste plus qu’à survivre à cette épreuve.

Un serveur, que tu ne verras que trois minutes de la soirée, le temps pour lui de t’expliquer les règles du jeu, vous installe à une table (qui a déjà servi deux ou trois fois avant vous), prend la commande de vos boissons, explique que le buffet à volonté s’élève à 25€ par personne puis disparaît pour aller accueillir une énième famille. Tu t’assois, et tu te laisses abrutir par le brouhaha ambiant et tu restes assise là, à ta table, à observer autour de toi.

Spectacle effrayant.

La jolie jeune-fille dans ta ligne de mire mange goulument une brochette de poulet en mastiquant ouvertement. Elle enchaîne les brochettes avec une rapidité affreusement épatante. Elle arrive même à parler avec son entourage simultanément. La nausée te guette. Tu décides d’aller te servir au fameux buffet, t’obligeant à traverser la salle du restaurant. Tu passes devant des monticules d’assiettes garnies de nourriture protéiforme, des bouches avides d’engloutir, des yeux affamés de posséder et d’ingurgiter plus de 25€. Entre le dégoût et la tristesse, ton coeur balance.

Tu choisis quelques crevettes et langoustines, l’estomac quelque peu retourné, et file te rassoir. Tes enfants en sont à leur deuxième assiette de sushis. Tu parles à peine parce que, d’une, le bourdonnement t’épuise d’avance et de deux, tu es abasourdie. La jolie jeune-fille d’en face avale inépuisablement ses brochettes de poulet. C’en est terrifiant.

Une famille s’installe à notre gauche. Un robot à plateau leur apporte les boissons. Tout le monde est impassible, vraisemblablement habitués. Toi tu restes ahurie devant l’acceptation banale de cette non-humanité. Sortez-moi une corde svp. Pendant ce temps, les humains, eux, nettoient les table délaissées pour installer de nouvelles familles prêtes à remplir leurs panses. On est à Tournez Manège, manque plus que Charly Oleg pour la musique d’ambiance.

Et alors que tu avales tes trois crevettes, la jolie-jeune fille d’en face est passée au dessert. Dieu merci, elle n’a pas choisi un des multiples entremets du buffet mais une simple nectarine que tu as toutefois tout le loisir de contempler valser dans sa bouche. Les enfants de la famille de gauche reviennent du buffet, les assiettes débordant de fritures diverses et variées, les verres de sodas. Bébé, confortablement assis dans sa chaise haute, joue avec un téléphone portable. Human autodestruction in progress.

Le supplice arrive tout de même à son terme: vous passez à la caisse. Par curiosité, tu demandes à l’ « encaisseuse » combien de couverts ils font par jour. Six cents en été mais en mai, que cinq cents, dit-elle d’un air dépité. Eh oui, cinq cents couverts quotidiens sept jour sur sept, c’est vrai que c’est limite.

Vous passez le contrôle de sortie. Ben oui, tu ne sors que quand tu as payé, avec un petit ticket sur lequel on a noté le nombre de personnes qui ont le droit de sortir.

Sur le parking se réunissent les fumeurs, certains une main sur le ventre, signe de plénitude ou de trop-plein.

Tu démarres la voiture. Immédiatement, une autre prend ta place.

Balade au refuge del Torn depuis le Coll de Creu # Pyrénées Orientales

Arrivés au Coll de Creu, il y a plusieurs départs de randonnées balisées. Notre objectif du jour, c’est de nous rendre au refuge del Torn qui a l’air super accueillant.

Le premier kilomètre est sympa: ça grimpe, le sentier étroit est ombragé et bordé de sapins. Ensuite, ce n’est pas la même donne: le reste de la balade se déroule uniquement sur de la piste, certes au milieu des forêts, mais ce n’est pas le genre de randonnées que nous aimons particulièrement. Le chemin est très large, peu ombragé et sans aucune difficulté… de la piste, quoi. Il est emprunté par pas mal de trailers et de Vttistes. Un des points positifs de cette promenade, c’est la vue sur le lac de Matemale vers le 2e kilomètre.

L’autre point positif, c’est le refuge du Torn, dont la terrasse colorée apparaît au bout de 3,5km environ. Un endroit mignon et pittoresque, où l’accueil est chaleureux et où l’on se donne du « tu » quel que soit l’âge. Les Nains ont avalé leur limonade artisanale en quinze secondes puis sont allés s’affaler dans les hamacs entre les sapins, le temps pour nous de boire dans le silence notre bière de Fontestorbes made in Belesta dans l’Ariège.

Le retour se fait encore plus facilement puisqu’en descente… Bref, on aurait certainement préféré faire cette rando en raquettes en hiver plutôt qu’en été car elle n’a, selon nous, pas grand intérêt, si ce n’est de découvrir la petite pépite du refuge du Coll del Torn et le plaisir de s’y arrêter pour profiter de la vue et de l’authenticité du lieu.

1 mois 10 phrases # juillet 2023

Le “1mois10phrases”, c’est le top 10 des absurdités que peuvent dire Doudou et Numéro Bis, nos pré-ado de 12 et 13 ans. Autant vous dire que la liste est longue avant le tri…

1. Numéro Bis: “Sur la terrasse du bar il y a des lits à balaquin.”

2. Doudou: “Moi j’en ai marre de ces vacances où on fait toujours des trucs. On doit faire ce qu’on veut normalement pendant les vacances . On dort, on mange et on dort et puis c’est tout.”

3. Doudou: “Je veux aller vivre chez mes copains, vous êtes trop pénibles. Vous pouvez pas être comme tous les parents normaux et me laisser avec mon téléphone ?”

4. Doudou à Numero Bis: “moi aussi j’ai la soif de rage !”

5. Doudou sous la chaleur andalouse: “On est en mode Pompéi, nuit ardente”

6. Numéro Bis à la langue qui fourche: “Une fois à la plage, tonton s’est fait pincer par un crabe tourtereau.”

7. Doudou toujours aussi expressif: “Je transpire des yeux tellement j’ai chaud.”

8. Numéro Bis kiffe les SVT, mais surtout manger: “Il n’a plus de sucres gastriques.”

9. Doudou, l’as de géographie: “Tu connais les îles Walid et Futuna?”

10. Doudou et son souvenir de séjour scolaire: “Quand j’étais en Angleterre, j’ai vu un spectacle. C’était Le magicien d’Om.”

Et le bonus pour la route :

La chanson Thriller passe. A la fin du morceau, Doudou dit: “ça c’est un rire d’antagoniste”.

Que celui qui a la clé ne contacte urgemment. Par avance merci.

#PercevalKamelott

Cartagena, Provincia de Murcia. Ou comment dérider un adoléchiant.

Cette année on a fait le choix de partir dans le sud de l’Espagne, à 1h d’Almeria, en Andalousie. On avait besoin de vacances « on se la coule douce sous le soleil brûlant d’Espagne ». Au programme : pas de programme.

Sauf qu’ après trois jours de plage-piscine-plage à Vera Beach, notre Numéro Bis nous a priés de faire une excursion culturelle, tellement on n’est pas habitué à ce type de vacances farniente.

On a jeté notre dévolu sur la ville de Cartagena, dans la région de Murcia, parce qu’il y a un beau théâtre romain à voir, et notre Numéro Bis aime les vieilles pierres, l’époque romaine et le latin.

On a projeté de partir tôt le matin car une bonne 1H30 de route nous attendait et on souhaitait éviter la chaleur suffocante après 12h. C’est à croire que l’on a pris le rythme farniente puisqu’on est arrivé à Cartagena vers 11h30… Une chaleur à crever, même dans cette petite ville de la côte.

On se gare gratuitement dans la Calle del pez espada, adresse à retenir pour s’ éviter une blindasse de parking souterrain à la journée. On file tout droit vers le théâtre romain ou presque (j’ai quelques difficultés en orientation, même avec un portable dans les mains) mais on tombe sur une guitoune qui vend des billets d’entrée pour visiter un ancien refuge de la guerre civile et un ascenseur panoramique. On demande si on ne peut pas coupler avec une entrée pour le théâtre romain et le château de la ville. Bien sûr, et en plus c’est moins cher si vous prenez les quatre visites. Parfait, 42€ pour la familia, c’est plutôt correct pour les prix pratiqués ici.

On visite le refuge et sa petite expo en traînant Doudou, en grande période d’adolechiante, cette période binaire : un jour il dort, un jour il tire la tronche. Ou vice-versa. Bref, il est au maximum de ses capacités. Les pleins pouvoirs. On rajoute à ça une bonne dose de chaleur à crever et un horaire qui frôle celui du repas, on est proche de l’explosion. On lui coupe l’herbe sous le pied en sortant les sandwiches au pied du château, vestige de l’époque musulmane. Il y a des paons, des canards et canetons dans le parc du château, ça lui fait sa journée… (SOS parents en détresse).

La visite du château est sommaire, elle permet d’avoir un beau point de vue sur le port de la ville. Numéro Bis est content, il est entré dans les aljibes, les réserves d’eau datant du XIIe siècle. Doudou nous dit qu’il ne veut plus partir en vacances avec nous. Tout va bien, donc.

Au sortir du château, on se dirige vraiment cette fois vers le théâtre romain. On peine à trouver l’entrée, qui se fait par le musée. Et depuis le musée, il y a un long passage souterrain menant au théâtre, à quelques centaines de mètres. Trop fort l’architecte.

Numéro Bis nous explique comment fonctionnait le théâtre, le front scaenae, les coulisses, et tout et tout (#jécoutencoursdelatin). Doudou a chaud. Et faim aussi. Et fait la tronche parce qu’il marche en tongs et qu’il déteste ça (#jesuisprévoyant). Tout va bien, donc, bis.

Direction le centre pour se faire un aperçu de la ville, manger une glace, s’arrêter chez Ale Hop (la boutique où tu achètes uniquement des choses dont tu n’as absolument pas besoin) et décider d’aller nous rafraîchir à la plage parce que l’on fond littéralement.

On se rend à la Playa amarilla, à Arguilas. Eau cristaline et peu profonde, peu de monde. Doudou esquisse même un sourire après s’être enfilé une douzaine de madeleines espagnoles et un paquet de galletas.

Et moi, aller à la plage en Espagne, j’adore ça. Voir des familles nombreuses sous leurs parasols, assises sur leurs transats, les glacières pleines de bières et sodas et les sacs qui débordent de biscuits d’apéro, de pipas, d’empanadillas, de croissants. Les cousins, les neveux, les grands-parents, tout le monde est là, à parler fort, se moquer les uns des autres, à rire à gorge déployée, toujours plus fort que les voisins, à fumer clope sur clope, à décapsuler des bières et à avaler non-stop des cochonneries. Et ça partage, ça rit, ça crie, ça se pousse dans l’eau. Ca vit, en somme. Tout ça sur un fond sonore de reggaeton ininterrompu qu’un être généreux partage avec toute la plage. Et personne ne lui fait concurrence. Ça m’a occupée au moins trois heures de les observer, d’écouter leurs conversations et de rire, non pas d’eux, mais avec eux.

Bref, on a passé une excellente journée, et même Doudou nous a dit que c’était bien. Mais pas trop quand même, hein, faut pas exagérer.

Le rendez-vous

C’est un peu comme un rituel dont je ne saurais expliquer ni l’origine ni la cause. Une nécessité pour communier, un truc comme ça.

L’an dernier j’ai manqué notre rendez-vous d’été: j’étais prise par le boulot, le concours, le tourbillon de la vie et je me suis réveillée trop tard, le moment était passé.

Cette année, j’étais parmi les premiers: je suis arrivée au champ. Il n’y avait que des vieux. Des vieux qui gémissaient à chaque flexion de genou ou qui haletaient sous la chaleur. J’avais pas trop le cœur à leur faire la conversation sur le temps, la pluie, le climat qui fout le camp. A vrai dire, j’étais assez pressée de te retrouver toi, tes yeux rieurs et ta blouse bleue inusable à petites fleurs.

J’ai pris une caisse, j’ai marché dans le champ, assez loin pour m’éloigner des autres cueilleurs mais surtout parce que les sillons qui sont loin de l’entrée sont plus garnis. J’en ai choisi un qui m’avait l’air pas mal, côté soleil. Je me suis accroupie et j’ai commencé à ramasser les fraises. On a alors entamé une grande conversation, toi et moi, seules et le monde aurait pu tourner à l’envers, je n’y aurais rien vu. Je t’ai entendue rouler tes R : « Lève les feuillages, regarde, elles sont sous la paille » « Ouhhh qu’elles sont grosses, goûte! » « Tè, regarde là, c’est farci ». On a passé une bonne heure sous le soleil cuisant, à ramasser les fruits, à se dire des banalités, à sentir le soleil qui chauffait un peu trop sur nos nuques. On a rempli la caisse à ras bord. J’ai essayé d’en fourrer encore, histoire de faire durer l’instant. Puis je me suis relevée, étourdie par la chaleur et notre rendez-vous. Les bruits environnants ont repris leur place et tu es partie.

Je suis passée à la caisse, je suis montée dans la voiture, le coffre et le cœur chargé d’un peu de toi.

Cette année je n’ai pas raté notre rendez-vous.

Virée dans le désert d’Agafay & lac Takerkoust

Jour 2: l’épopée en quad

Lieu: à 30min en voiture au sud de Marrakech

Protagonistes: 2 séniors (+ ou – 70 ans), 4 adultes (30-45 ans), 2 ados (12-13 ans), 2 enfants (10-8ans)

Météo du jour: 35-40°C, ça dépend si tu es en plein soleil ou pas.

Idée lumineuse: quand on a préparé ce voyage avec mon frère, on souhaitait sortir un peu de Marrakech et aller voir les villages berbères, autrement dit, voir autre chose que la grosse ville qui bouillonne.

On a donc décidé de réserver une journée de quad avec 1h de ballade en dromadaires parce que les Nains voulaient absolument en faire. Alors oui, on a cramé le bilan carbone du Pérou en une journée à nous dix et on a fait nos gros touristes d’occidentaux… Mea culpa, on en est conscient et promis, on ne le refera pas.

On a réservé cette excursion avec l’organisme Quad Lac et désert, qui vient te chercher le matin à ton riad et t’emmène directement sur son site près du barrage Lalla Takerkoust. Tu arrives, tu t’équipes d’une combinaison seyante, d’une charlotte, d’un casque et de lunettes de ski. Après quoi, on te demande si tu as déjà conduit un quad, ce à quoi vous répondez unanimement « jamais ». Le patron esquisse un sourire et te dit: « Là c’est pour accélérer. Là c’est pour freiner ». Jusqu’ici tout va bien. Puis il annonce: « Les filles devant ». Ok, on n’est pas des chochottes dans la famille.

Tu enfourches la bête, tu as chaud dans ta combar sous les 35 degrés. Le boss allume ton quad -et ouais, tu ne sais pas l’allumer…-, ton fifils s’assoit derrière toi et, alors que tu n’as pas encore démarré, il s’accroche à toi et te serre si fort l’estomac qu’il semble opérer la manœuvre de Heimlich. Tu sais, celle qui te fait expulser un corps étranger quand tu t’étouffes. Bref. On démarre. Guide devant, moi derrière et la familia qui suit à la queue leu leu, les séniors (tu es super courtoise et respectueuse envers tes parents) fermant la marche. Tu as un peu de mal à manœuvrer le monstre mais pour l’instant c’est plutôt pépère et ça suit derrière.

C’était pépère. On rentre dans un chemin…chaotique. On attaque vraiment la partie quad. Première côte dans la caillasse passée,tu as l’estomac au niveau de la trachée, Numéro Bis serre ta taille comme si sa vie en dépendait. Et sa vie en dépend visiblement: tu n’es pas vraiment sereine mais tu ne montres rien « T’inquiète, je gère ». Pendant ce temps là, Papi est resté bloqué dans la pente et prend des photos du paysage. Cette sortie va durer des jours entiers, c’est vu d’avance.

Les guides sont sympas (et patients), on se débrouille pas trop mal pour des bleus et tout le monde admire les rives du lac Takerkoust.

On roule trois bonnes heures, on traverse des petits village où les habitants sont dehors, font leur vie: un gamin qui porte une bombonne de gaz, des enfants qui jouent au foot, des femmes qui prennent l’ombre, des gens qui n’ont pas grand chose hormis quatre murs et un toit. Ça t’émeut et tu as honte aussi de te trimbaler en quad vrombissant parmi ces gens souriants et qui te saluent.


Les paysages sont tellement saisissants que tu en oublies la pression des bras de Numéro Bis et la chaleur qui émanent du quad et qui te crame les chevilles.

Un éternité plus tard et après quelques difficultés notoires dont celle qui consiste à rouler dans un lit de rivière asséchée avec des caillasses plus grosses que le rocher de Gibraltar, tu arrives chez l’habitant pour un repas à l’ombre des citronniers et figuiers. Tu pues, tu es poussiéreuse, tes avant-bras sont légèrement crispés et tu as l’impression d’être passée à la machine à laver programme essorage intense mais tu affiches un sourire béat. L’accueil est plus que chaleureux et l’endroit paisible et le repas….délicieux.

Une petite heure de pause et c’est reparti, quads vrombissants, vers le désert d’Agafay pour la ballade d’un heure sur une autre bestiole, le dromadaire. Ça ne t’enchante pas vraiment, cette ballade mais bon, il faut bien contenter tout le monde. Arrivés au site:

Il fait une chaleur à crever, y’a rien. Définition du désert. CQFD.

Les gars des dromadaires sont ravis: premiers clients de la saison. Ils sortent l’armada: shooting photos, mise en place de chechs sur les têtes des touristes (à accepter absolument, ça cogne sévère) et c’est parti!

Note pour plus tard: prendre de la Coculine pour le mal des transports… ça tangue!

Les plus petits sont ravis, certains entament même une longue conversation avec la bête. Tout va bien!

Le retour au bercail en quad se fait à tout berzingue, on est des as du quad désormais… On perd quand même Papi et Mamie dans le désert qui tournent en rond. Ils n’ont qu’à suivre la cadence aussi!

Petit coup de souffleur pour dépoussiérer tout le monde à la remise du quad, sourires aux lèvres de la familia au grand complet, le retour à Marrakech se fait dans le silence, des paysages pleins yeux et des émotions plein les cœurs.

Une certitude: personne n’a entendu le muezzin cette nuit-là à 4h.

Marrakech : médina, palais Badiî et tombeaux saadiens

C’est parti pour une aventure familiale d’une semaine autour de Marrakech !

On a quitté le sol picard sous une pluie battante. Une trentaine de degrés plus tard, on s’est retrouvé dans l’ébullition de la médina marocaine: ruelles assourdissantes, marchands ambulants, Marrakshis pressés, mobylettes pétaradantes, ânes chargés, vélos tintant, enfants courant…un véritable tourbillon qui nous happe.


Jour 1: le circuit classique dans la médina.

On part le matin à la fraîche et on flâne dans les souks dont les échoppes sont encore quasi fermées. On passe par la place Jema-el-fna, le centre névralgique de la médina, pour aller voir la Koutoubia. On veut visiter les Tombeaux saadiens dans le quartier Kasba, mais la file d’attente est énorme et un guide nous conseille de revenir l’après-midi. On se fait rabattre par un gars qui nous dit que la visite ne vaut pas le coup et qu’il vaut mieux aller à la coopérative des femmes de l’Atlas, « c’est gratuit ». Bien entendu, on se fait avoir comme des bleus: on rentre dans la coopérative et c’est gratuit… « jusqu’à la caisse », comme ils disent. On s’en sort indemnes, ce qui veut dire ici: sans mettre la main au porte-monnaie.


On décide donc de découvrir le palais Badiî, à deux pas des tombeaux saadiens. En théorie. Parce que tu crois que tu vas aller d’un point A à un point B facilement et comme indiqué sur ton Google map. Ça c’est la théorie. En réalité, tu vas te perdre dans les ruelles, faire demi-tour, te perdre à nouveau. T’apercevoir que la voie est sans issue. Retourner à l’embranchement que tu as repéré. Repartir depuis le début. Te rendre compte que la ruelle est fermée pour cause de travaux. Demander ton chemin à un guide qui traîne par là. Perdre ton père qui s’arrête prendre des photos toutes les minutes. Rebrousser chemin pour le retrouver. Ne pas le trouver. L’appeler. Le voir. Repartir dans la bonne direction. Manquer de te faire percuter par un âne qui traîne une remorque. Crier « attention! » aux Nains. Éviter une mobylette, deux, trois, un vélo à un coin de rue. Arriver au point B.

Il fait une bonne trentaine de degrés, on passe enfin aux caisses du palais Badiî, dont il ne reste que les murailles de terre cuite, jardins d’orangers et bassins (quasi vides… réchauffement climatique oblige). Les Nains jouent dans les ruines, on termine la visite par la tour qui nous offre une jolie vue sur la ville. C’est pas mal, mais sans plus.

On retourne aux Tombeaux saadiens, sans se perdre cette fois. Personne aux caisses, une aubaine! Émerveillement total et collectif pour les pièces de cette nécropole.


On repart vers notre riad, on s’arrête place Jema el fna pour faire une pause jus d’orange « pas cher. Tu en prends un c’est pas cher, tu en prends deux c’est pas cher, c’est que le double ». Doudou veut payer en « digram », on ne change pas une équipe qui gagne…